Bonjour ! J’ai décidé de commencer ma série de conseils RSE avec l’approche genre. Késako ?
L’organisation des Nations Unies consacrée à l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (ONU Femmes) donne la définition suivante de l’égalité des sexes :
« Par égalité des sexes, on entend l’objectif consistant à ce que les #femmes et les hommes et les garçons et les filles bénéficient de l’égalité des droits, des responsabilités et des chances. L’égalité ne signifie pas que femmes et hommes deviendront analogues, mais que leurs droits, leurs responsabilités et leurs chances ne dépendront pas du fait d’être né homme ou femme. L’égalité des sexes n’est pas une question féminine, car elle devrait concerner et intéresser pleinement les hommes aussi bien que les femmes. L’égalité entre hommes et femmes est un #droit humain ainsi qu’une condition préalable et un #indicateur d’un développement durable, axé sur la population. Pour parvenir à l’égalité des sexes, il faudra prendre en compte les #intérêts, les #besoins, les #priorités et les #rôles des hommes et des femmes, tout en étant pleinement conscient de la diversité de différents groupes d’hommes et de femmes. »
Source : Le rôle des hommes et des garçons dans l’égalité des sexes, Nations Unies, Division de la promotion de la femme, 2008.
Des chiffres pour se rendre compte de l’ampleur de la tâche :
- 2,1 milliards de filles et de femmes vivent dans 67 pays qui, avec leur rythme actuel, n’atteindront pas d’ici 2030 des objectifs clés sur l’égalité de genre (accès à la contraception, éducation des filles, leadership politique, lois sur l’égalité sur le lieu de travail, et sécurité).
- 51 millions de femmes et de filles vivent dans des pays qui ne comptent pas une seule femme ministre au gouvernement, et plus de 650 millions de filles et de femmes dans 64 pays n’ont jamais connu de femme élue ou nommée à la tête de leur État ou gouvernement.
- 28% des chercheurs en science, technologie, ingénierie et mathématiques sont des chercheuses.
- 80% des personnes déplacées climatiques sont des filles et des femmes. (J’arrête là avec les chiffres, ça devient déprimant.)
Je vais illustrer cela avec un peu d’actualité pour continuer.
Il y a quelques jours au Gabon, mon pays d’origine : « … l’égalité homme-femme est en passe de franchir une nouvelle étape. Mardi 23 mars, le gouvernement a adopté un projet de loi modifiant le Code civil. Cette modification vise à promouvoir l’égalité entre les sexes. Si le projet adopté par le gouvernement est approuvé par les deux chambres du parlement, les Gabonaises vont gagner en autonomie et aussi en responsabilités. »
Pour faire court, le rôle du Chef de famille est partagé entre les conjoints, la femme n’aura plus besoin de l’aval de son mari pour voyager ou ouvrir un compte en banque – et cette dernière n’aura plus le droit d’avertir le conjoint pour solde débiteur (sic…); le divorce est simplifié et les violences conjugales et l’abandon du domicile en sont désormais des motifs. (tiré de l’article RFI https://www.rfi.fr/fr/afrique/20210325-gabon-le-code-civil-en-cours-de-r%C3%A9vision-en-faveur-des-droits-des-femmes)
Je vous passe les commentaires qui fleurissent sur le Net à ce propos. Je ne citerai que l’analyste économique gabonais @Mays Mouissi pour la hauteur et la justesse de ses propos :” Je vois des hommes s’indigner que plus de droits seront accordés aux femmes dans le cadre du mariage au Gabon. Leurs principaux arguments : la tradition et/ou la religion. Ça m’amuse toujours. Vous êtes traditionalistes et fervents religieux uniquement quand ça vous arrange.”
Voilà. Dur dur de se rendre compte qu’à certains niveaux, la femme est encore une enfant aux yeux de la loi en 2021 dans son pays.
Vous me direz “Qu’est-ce-que la RSE vient faire dans l’approche genre ?”
Eh bien en tant qu’Objectif de Développement Durable n°5 : Egalité entre les sexes, c’est un but à se fixer et à atteindre pour toute entreprise soucieuse de son impact sur le monde, à commencer par ses employé.e.s, collaboratrices/collaborateurs et associé.e.s.
Comment le mettre en œuvre et le mesurer ?
- Atteindre 50 % des effectifs, à tous les niveaux, partout où c’est possible, à commencer par les instances de décision comme les COMEX et CODIR.
- S’assurer de l’égalité de traitement à diplôme et expérience similaires.
- Favoriser les politiques de garde d’enfants ou d’équilibre entre la vie professionnelle et vie personnelle.
- Mettre à disposition des produits hygiéniques dans les toilettes.
- Encourager les initiatives des femmes au sein de l’entreprise.
- A votre tour !
Un exemple personnel (voire plusieurs) : Quand je fais des recherches pour une mission ou que je postule quelque part, je regarde toujours la composition du Comité de Direction pour évaluer le #ratio Homme/Femme. Après je regarde la #diversité (origines, handicap, mais ce sera le sujet d’un autre article). Cela renseigne toujours sur le degré d’ouverture et de “green washing” de la société. En effet, un rapport RSE bien léché ne correspond pas toujours à la réalité. Bien sûr il faut prendre le temps de lire certaines pages, mais en faisant des recoupements – vous avez des qualités de détective vous verrez ! – vous vous rendez compte des possibles incohérences, et/ou des vérités énoncées.
Et vous, que faites-vous dans votre #workplace pour vous assurer de l’égalité ? Des exemples ?
On en parle la prochaine fois 😉
Quelques sites où j’ai récolté les données – celles disponibles – que je vous ai servi pour compléter votre culture générale (et la mienne) : on se cale avec quelques biscuits et un bon thé vert (ou des crackers et du fromage, chacun ses goûts !) et bonne lecture.
https://fr.statista.com/infographie/21039/egalite-hommes-femmes-en-europe-indice-egalite-de-genre/
https://www.un.org/fr/africa/osaa/peace/women.shtml (chiffres de 2015…)
https://focus2030.org/Recensement-des-bases-de-donnees-sur-les-inegalites-de-genre-dans-le-monde